Peinture
SEHENSUCHT | 2012
6 peintures / acrylique sur medium
À mon retour de voyage en Amérique du Sud je n’avais plus d’atelier et plus assez de moyens pour m’en louer un. J’ai donc intégré provisoirement un espace partagé avec d’autres amis peintres au sein de la friche RVI de février à septembre 2010. Une véritable bohême, au sens rude du terme! La surface laissant passer le froid glacial en hiver ainsi que la touffeur, moiteur transpercer dès le printemps. C’est lors de ce bref séjour que j’ai commencé tant bien que mal ces peintures sans pouvoir les achever. Ce n’est que lors de ma résidence à Moly Sabata que j’ai pu les peaufiner et signer.
Les décors de l’usine Renault Véhicule Industriel peuvent sembler comme un prétexte mais il n’en est rien. Il s’agit en fait d’un nouvel hommage rendu à ce patrimoine fait de fer, verre et pierre dans lequel dialoguent les restes d’une humanité mise en demeure, en déroute.
Ces peintures sont le fruit de montages/collages photographiques personnels et du web sur lesquels je me suis appuyé par la suite. Les sources sont diverses, je les cite : Musée des moulages de la ville de Lyon / Musée du quai Branly / Musée Rodin / Musée Maillol / éléments de nature de la Chartreuse et du Haut Beaujolais / images Google.
Qu’est-ce que figurer? C’est rendre visibles dans des images les ressemblances et les différences que nous avons appris à percevoir dans le monde selon la culture où nous avons été élevés.
Philippe Descola
J’ai volontairement recréé ma propre muséographie pour mettre en perspective ces figures ancestrales dans ce décor délabré pour tenter de relater ma visée, ma poétique, ces résurgences comme le fruit de mes questions et inquiétudes au présent, de ce que certains scientifiques nomment l’anthroposcène, cette ère où tout s’accélère. Les hommes passent et repassent, trépassent, transpercent, tournent et retournent… à la terre. Plus tard l’on fouille et trouve les strates d’une histoire, d’un passé.
Nous sommes à une époque qui remet sans cesse en cause les frontières qui jusqu’à présent nous garantissaient une identité. Je ne crains pas ce monde que l’on dit globalisé, je l’interroge et l’invite à discuter quant à ces façons de (se) penser, se figurer. J’aime l’idée d’un tout, sans pour autant le simplifier, le polir, l’arranger mais qui respecte le multiple.
Je veux comprendre, ce n’est qu’une première ébauche, une première recherche…
J’ai introduit ces sculptures antiques, fragments d’elles-mêmes, dans un “écosystème“ vacillant, putride, au rebus et reflet de notre environnement économique et écologique. Je ne crois pas en l’affrontement de la nature et de la culture.
Je leur “accolle”, pour ainsi dire, des formes animistes, les sorts d’une vieille dualité du corps et de l’esprit. Elles avaient depuis longtemps perdu la tête, de membres absents, ne sachant plus à quel saint se leurrer, à quelle icône se louer. Elles deviennent alors totems, chantent les analogies… J’envisage notre époque comme à un tournant, où une prise de conscience intime et humaniste doit se faire. J’aspire à plus d’universel, d’éthique.
À mon retour de voyage en Amérique du Sud je n’avais plus d’atelier et plus assez de moyens pour m’en louer un. J’ai donc intégré provisoirement un espace partagé avec d’autres amis peintres au sein de la friche RVI de février à septembre 2010. Une véritable bohême, au sens rude du terme! La surface laissant passer le froid glacial en hiver ainsi que la touffeur, moiteur transpercer dès le printemps. C’est lors de ce bref séjour que j’ai commencé tant bien que mal ces peintures sans pouvoir les achever. Ce n’est que lors de ma résidence à Moly Sabata que j’ai pu les peaufiner et signer.
Les décors de l’usine Renault Véhicule Industriel peuvent sembler comme un prétexte mais il n’en est rien. Il s’agit en fait d’un nouvel hommage rendu à ce patrimoine fait de fer, verre et pierre dans lequel dialoguent les restes d’une humanité mise en demeure, en déroute.
Ces peintures sont le fruit de montages/collages photographiques personnels et du web sur lesquels je me suis appuyé par la suite. Les sources sont diverses, je les cite : Musée des moulages de la ville de Lyon / Musée du quai Branly / Musée Rodin / Musée Maillol / éléments de nature de la Chartreuse et du Haut Beaujolais / images Google.
Qu’est-ce que figurer? C’est rendre visibles dans des images les ressemblances et les différences que nous avons appris à percevoir dans le monde selon la culture où nous avons été élevés.
Philippe Descola
J’ai volontairement recréé ma propre muséographie pour mettre en perspective ces figures ancestrales dans ce décor délabré pour tenter de relater ma visée, ma poétique, ces résurgences comme le fruit de mes questions et inquiétudes au présent, de ce que certains scientifiques nomment l’anthroposcène, cette ère où tout s’accélère. Les hommes passent et repassent, trépassent, transpercent, tournent et retournent… à la terre. Plus tard l’on fouille et trouve les strates d’une histoire, d’un passé.
Nous sommes à une époque qui remet sans cesse en cause les frontières qui jusqu’à présent nous garantissaient une identité. Je ne crains pas ce monde que l’on dit globalisé, je l’interroge et l’invite à discuter quant à ces façons de (se) penser, se figurer. J’aime l’idée d’un tout, sans pour autant le simplifier, le polir, l’arranger mais qui respecte le multiple.
Je veux comprendre, ce n’est qu’une première ébauche, une première recherche…
J’ai introduit ces sculptures antiques, fragments d’elles-mêmes, dans un “écosystème“ vacillant, putride, au rebus et reflet de notre environnement économique et écologique. Je ne crois pas en l’affrontement de la nature et de la culture.
Je leur “accolle”, pour ainsi dire, des formes animistes, les sorts d’une vieille dualité du corps et de l’esprit. Elles avaient depuis longtemps perdu la tête, de membres absents, ne sachant plus à quel saint se leurrer, à quelle icône se louer. Elles deviennent alors totems, chantent les analogies… J’envisage notre époque comme à un tournant, où une prise de conscience intime et humaniste doit se faire. J’aspire à plus d’universel, d’éthique.